Rien à faire ou Peine perdue !




Dans un village de Rhénanie, on avait l'habitude de ne jamais appeler les Schmitz uniquement par leur patronyme, et celà pour une raison évidente : il y vivait une bonne vingtaine de familles portant ce nom de la " noblesse rhénane". Pour distinguer un Schmitz des autres Schmitz on lui donnait un surnom selon un de ses particularités. Ainsi, le Schmitz qu'on ne voyait jamais sans sa casquette, était le «Kappen-Schmitz» (Schmitz-à-la-casquette), celui qui habitait près de la fontaine communale, le «Brunnen-Schmitz» ; on trouvait aussi le «Holzbein-Schmitz» (Schmitz-à-la-jambe-de-bois), le «Wald-Schmitz» (Schmitz-qui-possède-une-forêt), le «Kirchhof-Schmitz» (Schmitz-qui-habite-près-du-cimetière), et ainsi de suite.

À la suite d'un héritage, un certain M. Schmitz, originaire de Cologne (Köln), vint s'installer dans notre village. Malheureusement, le nom «Köln-Schmitz» était déjà attribué à un autre Schmitz qui avait lui aussi ses origines dans cette belle ville des bords du Rhin. Que faire ?
Lors d'une réunion, à la sortie de la messe, les anciens décidèrent de l'appeler d'après le grand châtaignier qui se trouvait derrière sa maison. Il fut donc surnommé : «Kastanien-Schmitz».
Cependant, les villageois ne pouvaient s'imaginer que leur décision n'était pas du goût du dénommé «Kastanien-Schmitz». Notre nouvel arrivant n'appréciant pas ce surnom proposa aux anciens d'autres sobriquets, mais sans succès : une fois attribué, un surnom restait enraciné dans la tête des villageois.
Il ne restait alors aucune autre solution à ce malheureux «Kastanien-Schmitz» que de faire disparaître la cause de son sobriquet. Il fit abattre le châtaignier.
Il eût mieux valu pour lui qu'il ne le fît point ! car désormais, il fut appelé :«Umgehauener-Kastanien-Schmitz» (Schmitz-du-châtaignier-abattu) !











Helmut R. Mickisch
Wesseling
(Allemagne)
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